Les formations en ligne et l’apprentissage autonome se multiplient, mais une plus grande prise en charge est requise


Le comportement des travailleurs et travailleuses vis-à-vis de la formation continue a changé au cours des cinq dernières années, ainsi que l’a démontré le «Baromètre Conditions de travail». Certaines choses cependant n’ont pas changé, et l’organisation faîtière des travailleurs et travailleuses exige davantage de soutien de la part des employeurs ainsi que du monde politique pour répondre à l’évolution observée.

Le «Baromètre Conditions de travail» est un projet mené en coopération par Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise. Depuis 2015, il permet de faire le point sur la qualité des conditions de travail en Suisse en menant une enquête représentative auprès des travailleurs et travailleuses helvétiques. Les enquêtes réalisées portent chacune sur un échantillon représentatif de 1500 personnes âgées de 16 à 64 ans.

Après 2019, l’accent a été de nouveau mis sur la formation continue notamment. Il a depuis été constaté que les formats des formations continues avaient connu une forte mutation ces cinq dernières années: «alors que les cours classiques comme les séminaires et les conférences ont fortement diminué, les formations en ligne et l’apprentissage autonome ont quant à eux fortement augmenté», indique le communiqué.

Le soutien des employeurs et employeuses aux efforts de formation des travailleurs et travailleuses a par ailleurs lui aussi augmenté, du moins en ce qui concerne la comptabilisation du temps de formation comme temps de travail. La part de la prise en charge, elle, n’a pas évolué. Elle est en outre nettement meilleure dans les grandes entreprises que dans les PME, et l’on constate également de gros écarts entre les différents secteurs. Il est par ailleurs ressorti du baromètre que les entretiens d’évaluation périodiques (EEP) avaient certes été nettement plus nombreux en 2024 qu’en 2019, mais que la possibilité de suivre une formation continue n’était évoquée que dans un peu plus d’un EEP sur quatre en moyenne.

Des différences marquées entre les travailleurs et travailleuses à temps plein et à temps partiel

Que ce soit pour la prise en charge des frais de formation ou la comptabilisation de leur temps de formation continue comme temps de travail, les travailleurs et travailleuses à temps plein bénéficient d’un soutien nettement plus net que les travailleurs et travailleuses à temps partiel. Ainsi, 69,3 % des travailleurs et travailleuses à temps plein peuvent comptabiliser la totalité de leur temps de formation continue comme temps de travail, contre seulement 51,8 % des travailleurs et travailleuses à temps partiel.

À l’inverse, 34 % des travailleurs et travailleuses à temps partiel (contre 15 % des travailleurs et travailleuses à temps plein) n’ont pas du tout la possibilité de comptabiliser le temps investi dans la formation continue comme temps de travail. La prise en charge des formations continues par les employeurs présente également des disparités entre les travailleurs et travailleuses à temps plein et à temps partiel. Alors que près d’un travailleur ou une travailleuse à temps partiel sur trois (30,3 %) ne reçoit aucune aide financière de la part de son employeur pour sa formation continue, cela ne concerne qu’un travailleur ou une travailleuse à temps plein sur six (16,7 %).

«Le soutien accordé à la formation continue doit être développé»

«Près de la moitié des travailleurs et travailleuses ne reçoit aucune aide financière ou ne reçoit qu’une aide partielle pour les efforts investis dans la formation continue. Nous avons donc besoin d’une offensive en sa faveur: le soutien accordé à la formation continue pour les coûts directs et indirects doit être développé», réclame en conséquence Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse.

Il est effrayant de constater que ce sont précisément les personnes qui auraient le plus à gagner des formations continues qui ont généralement le moins d’opportunités allant dans ce sens. «La qualification et la formation continue ne doivent cependant pas être le privilège des personnes qui gagnent bien leur vie. Nous demandons à ce que les ressources allouées à la formation professionnelle continue soient plus équitablement réparties afin de soutenir uniformément l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et ce quel que soit leur niveau de salaire», poursuit M. Wüthrich. «Nous devons tout mettre en œuvre pour que la formation continue soit accessible, abordable et attractive pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses. C’est à nous d’inciter les employeurs et employeuses ainsi que les responsables politiques à mettre en place les conditions adéquates pour cela.»

La formation continue doit devenir un sujet central pour les entreprises comme pour les travailleurs et travailleuses. «En renforçant les compétences de nos employés et employées, nous assurons non seulement leur évolution personnelle, mais aussi la compétitivité de nos entreprises et en dernier lieu celle de toute la scène économique suisse.

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