En raison de la diversité des structures de soutien qui ne sont pas liées entre elles, les offres dans le domaine des compétences de base sont très fragmentées. C’est ce qui ressort du premier rapport sur les compétences de base de la FSEA. Une coordination entre les instances de soutien pourrait entraîner un changement de paradigme au niveau du recrutement des participants et participantes et du développement des offres.
L’atteinte des groupes cibles et le financement des offres constituent les plus grands défis pour les prestataires de formation continue travaillant dans le domaine des compétences de base. C’est ce qui ressort du premier sondage auprès des prestataires de formation dans le domaine des compétences de base, qui a été réalisé par la FSEA dans le cadre de l’observatoire annuel de la formation continue, et dont les résultats sont à présent disponibles. Le rapport sur les compétences de base montre que ces deux défis sont étroitement liés. Des instances de soutien en majorité cantonales agissent en tant que mandants auprès des prestataires de formation, et définissent de façon déterminante l’agencement des offres. Ces conditions cadre ont un impact sur les priorités et marges de manœuvre des prestataires.
Neuf prestataires sur dix coopèrent étroitement avec des organismes intermédiaires. Il s’agit avant tout d’institutions publiques telles que les ORP ou les services sociaux, mais également d’ONG et d’entreprises privées.
À chaque structure de soutien son groupe cible ?
Puisque les structures de soutien sont diverses – selon les objectifs prescrits et les conditions de financement des mandants – et existent souvent en parallèle sans liens entre elles, il en résulte une fragmentation dans le domaine de la promotion des compétences de base ; les offres sont pour la plupart réservées à un groupe déterminé seulement de destinataires.
Cäcilia Märki, responsable du domaine des compétences de base à la FSEA et co-auteure de l’étude, pose la question de savoir si les adultes qui ont besoin d’une promotion de leurs compétences de base nécessitent fondamentalement d’autres offres d’apprentissage selon qu’ils sont demandeurs d’emploi, exercent une activité professionnelle, effectuent un travail familial ou souhaitent améliorer leurs compétences de base pour d’autres raisons.
Placer le besoin d’apprentissage des individus au centre de l’attention
En tendance, la réponse à cette question (rhétorique) est non. L’étude propose donc un changement de paradigme. Une considération de la promotion des compétences de base du point de vue des individus et de leurs besoins d’apprentissage et de promotion permettrait de développer des offres généralisées aux diverses structures de soutien, et qui comprendraient donc moins de critères d’exclusion. Ceci pourrait également avoir un impact favorable sur le développement des offres, et placer la demande sur une nouvelle base. Les aspects encore plutôt négligés jusqu’à présent de l’assurance qualité et de la formation initiale et continue des formateurs et formatrices pourrait également y gagner, note le rapport.
La manière dont la promotion des compétences de base est agencée dans les diverses structures de soutien et dont les lois spéciales sont mises en relation fait actuellement l’objet d’un projet national de la Coopération interinstitutionnelle (CII), « Promotion des compétences de base – interfaces et qualité ».
Méthode
Pour le rapport sur les compétences de base, un sondage en ligne a été effectué auprès de 784 prestataires, dont 109 personnes ont répondu au questionnaire. Après l’épuration des données, les indications de 61 prestataires de formation continue de toutes les régions linguistiques ont été prises en compte pour l’analyse. Puisqu’il s’agissait du premier sondage auprès des prestataires dans le domaine des compétences de base, le questionnaire a été largement diffusé afin de saisir un maximum de prestataires travaillant dans ce domaine.
Image : FSEA Rapport sur les compétences de base