Journée thématique CRFC

Retour sur la Journée thématique de la Conférence Romande pour la Formation Continue CRFC


Le 5 octobre a eu lieu la Journée thématique de la Conférence Romande pour la Formation Continue (CRFC), sur le thème « Comment maintenir ses compétences tout au long de sa carrière ? » Retour sur cet événement. 

A travers des présentations de cas et des discussions entre acteurs de la branche qui représentaient les intérêts sous différents angles (politique, économie, syndicats, ..), les enjeux majeurs liés à ce thème ont pu être mis en lumière.

Les échanges ont été menés de main de maître par Céline Weber, présidente de la CRFC et conseillère nationale et Didier Juillerat vice-président de la CRFC.

Les échanges passionnés et passionnants qui ont marqué la journée ont mis en évidence quelques éléments-clés: un contexte marqué par la pénurie de main-d’œuvre qui amène les différents acteurs de l’économie en général à trouver des solutions en démontrant une grande agilité, tout en mettant en lumière des enjeux importants: importance de la formation tout au long de la vie, des passerelles à tous les niveaux, du rôle de l’Etat, des syndicats, de la capacité à nouer des partenariats entre les parties prenantes.

Retour sur quelques moments forts.

Yannick Sauter, représentant Swissolar,  a présenté un projet qui a consisté ni plus ni moins en la création d’un nouveau métier, en l’espace d’un peu moins d’une année, par la mise sur pied de 2 nouvelles formations de base:

  • Installatrice/installateur solaire CFC
  • Monteuse/monteur solaire AFP.

Dans un contexte marqué par la transition énergétique, l’augmentation des besoins en photovoltaïque amène de nouveaux besoins en personnel qualifié. L’ordonnance a été mise en place en 1 année et demi après le début des travaux.

Contexte similaire, solution différente: Raphael Dubey, responsable de la formation au Groupe E, partant du constat similaire de l’explosion de la demande en photovoltaïque dans les années à venir et manque de main d’œuvre qualifiée dans le domaine a mis sur pied en interne un programme  de recrutement et formation dans le domaine du montage d’installations solaires photovoltaïques. Objectif: Doubler le nombre de collaboratrices et collaborateurs de  150 à 300 en 3 ans. Nom du programme de formation: Solar Access.

Là aussi, très grande réactivité: moins d’une année après le début des réflexions, le programme existe, allant des critères de sélection, à l’externe et en interne, des candidat.e.s à la formation, des référentiels de compétences complets, de l’aménagement de lieux spécifiques à cette formation, de sélection de formateurs  et du processus d’analyse de qualité.

Pour élargir ensuite les débats en complément aux deux solutions Swiss Solar et Solar Access, Monsieur Juillerat interpelle les invité.e.s lors d’une table ronde sur les questions portant de l’identification des besoins en formation aux enjeux de concrétisation.

De l’identification des besoins aux enjeux de concrétisation

Silvia Locatelli, représentante du syndicat Unia, mentionne à plusieurs reprises l’importance et la difficulté de nouer des partenariats équilibrés tripartites, patronat, syndicats, Etat.

Pour mettre en place une formation , toutes les conditions cadres doivent être revues, il faut trouver des accords tripartites, et ce n’est pas facile.

Pour Silvia Locatelli, il existe des fonds pour soutenir le financement de la formation professionnelle et continue, mais l’argent manque. Il faut aussi construire la partie des experts. Même si les syndicats aiguillent sur les  possibilités de reconversion, il y a un manque d’attractivité de certains métiers, car les salaires ne suivent pas, il y a donc manque de motivation pour la formation. Entre besoins et actions, il y a les conditions cadres et c’est sur ces conditions cadres qu’il faut se mettre d’accord, pour donner envie et pour que cela se fasse, par exemple au niveau de l’attractivité.

Pour Monsieur Cordonier, représentant Swissmem, les violents chocs conjoncturels sont très pénalisants pour l’industrie, qui doit jongler entre de fortes fluctuations des carnets de commandes, des besoins en nouvelles compétences, des besoins à court terme et gestion des ressources à long terme. Au niveau de l’ajustement des compétences, le programme Future MEM apporte une révision complète des cycles de formations, on change les 8 métiers en 1 fois avec révision complète de l’ordonnance, digitalisation de tout le processus, une volonté de faire la promotion de ces métiers, via une nouvelle plateforme de promotion des métiers professionnels auprès  des jeunes. M. Cordonier souligne aussi un déficit « d’image » des apprentissages auprès des jeunes.

Pour Nathalie Baré-Rouiller, responsable de la formation continue du canton du Valais,  c’est par la connaissance du terrain, des entreprises, que l’on comprend comment on structure le besoin, coordonne l’offre de manière structurée, en mettant ensemble divers acteurs, associations professionnelles, bureaux des métiers, en trouvant des fonds, comme par exemple le fonds pour la formation continue du Valais:  le canton essaie d’accompagner ce mouvement, qui est du domaine du privé. Nathalie Baré-Rouiller a également monté une association avec les professionnels de la formation continue pour valoriser les métiers .

Elle précise aussi que les  lois fédérales et cantonales sont basées sur les compétences de base. En Valais, on cherche à créer un cercle vertueux d’apprendre à apprendre avec la mise en place d’un fonds cantonal de formation des adultes  pour pouvoir accompagner ces personnes sur l’acquisition de nouvelles compétences. Le canton coordonne toutes les sources de financement pour promouvoir la formation continue et y contribue financièrement.

Du point de vue de l’économie, pour M. Dubey, l’entreprise doit répondre à des contraintes « business » et aux évolutions technologiques, qui impactent les compétences et les métiers. Des métiers disparaissent et de nouveaux besoins naissent. « On doit apprendre à naviguer en eaux troubles, c’est un défi. »

Pour M. Dubey, on a besoin de collaborateurs formés. Et on peut trouver des solutions, par exemple en formant des réfugiés, le Watt d’or a récompensé un programme dans le genre: REFUGEES GO SOLAR+.

Beaucoup de questions du public, présent en nombre, ont enrichi les discussions.

Conclusion

Après la présentation par M. Jacquemet, du projet d’Observatoire des métiers et des compétences à Genève, le mot de la fin est amené par M. Juillerat et Céline Weber:

« On peut commencer par: « quand on veut on peut », plusieurs exemples l’ont montré.

D. Juillerat, Vice-Président CRFC.

Parfois cela va vite et parfois pas : problème  de communication entre différents secteurs et différents niveaux, cantons, Confédération et d’un autre côté entre qui cherchent un soutien et ne savent pas trop ce qui existe . Exemple. Le programme « Simplement mieux!… au travail », projet lancé et financé par la Confédération pour les entreprises mais elles ne savent pas ce que cela existe.

D. Juillerat

  • Agile: « il faut pouvoir avoir une agilité transversale, inter- institutionnelle, il y a beaucoup de choses à faire pour faciliter cela niveau ORTRA, au niveau des cantons et au niveau des entreprises.
  • On est confronté à la réelle concurrence des ORTRA qui chassent sur leur propre terrain.
  • On doit ratisser large pour répondre aux besoins autant au niveau des jeunes que des adultes que ceux qui viennent de reconversion,  de la migration, il faut parler de compétences communes. En avoir assez pour pouvoir commencer à se former. Il faut commencer par les compétences de base et ensuite pouvoir continuer à se former. »

C’est passionnant de voir ce qui peut se faire!

D. Juillerat et Céline Weber, CRFC

« Merci à toutes et à tous, à l’organisation par la FSEA, rendez-vous le 18 janvier 2024 à l’Assemblée générale, on peut devenir membre!

La CRFC est un lieu d’échange et sa finalité est de faire entendre notre voix romande aussi au niveau fédéral, c’est pour cela que nous avons comme membre du comité une personnalité politique au niveau cantonal ou fédéral. »

La matinée s’est terminée autour d’un très beau buffet, dans une belle ambiance conviviale.

Retrouvez bientôt les présentations sur crfc.ch.

La FSEA est partenaire et membre de la CRFC.

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